Comment créer son label de musique en France EN 2025 ?

Comment créer son label de musique en France ?

Introduction
Lancer son propre label de musique est un moyen de maîtriser la diffusion, la promotion et la valorisation artistique de vos projets ou de ceux d’artistes que vous représentez. Entre passion musicale et impératifs business, le label joue un rôle de pivot : il finance, produit, distribue et promeut des œuvres tout en gérant les droits et les revenus. Voici un guide en 10 étapes pour structurer votre démarche et poser les fondations d’un label viable et durable.

  1. Définir votre identité et votre positionnement
    • Mission et vision : quel univers musical (électro, hip-hop, jazz, world…), quelle ligne éditoriale (découverte, luxe vinyle, underground) ?
    • Nom et branding : choisissez un nom court, mémorisable, protégez-le à l’INPI, élaborez logo et charte graphique.
    • Public cible : fans exigeants, DJs, médias spécialisés, plateformes de niche. Comprendre leurs attentes orientera votre offre.

  2. Réaliser une étude de marché et un business plan
    • Analyse concurrentielle : qui sont les labels similaires, quels sont leurs succès, leurs faiblesses, leurs modèles économiques ?
    • Modèles de revenus : ventes physiques, streaming, synchronisation (pubs, séries), merchandising, licences.
    • Prévisions financières : investissements initiaux (studio, pressage, promotion), charges fixes (salaires, locaux), chiffre d’affaires escompté, seuil de rentabilité.

  3. Choisir la structure juridique adaptée
    • Auto-entrepreneur : simple et coûts réduits, mais seuils de chiffre d’affaires limités et responsabilité illimitée.
    • Association loi 1901 : possible pour un projet non lucratif, accès à certaines subventions, mais complexité administrative.
    • SARL / SAS / SASU : responsabilité limitée, capital social librement fixé, régime social du dirigeant à choisir (TNS ou assimilé-salarié).
    • Inscription au RCS : immatriculation au greffe, obtention du numéro SIRET et du code NAF (9001Z – Activités de soutien au spectacle vivant).

  4. Mettre en place les formalités administratives
    • Dépôt de marque à l’INPI pour protéger votre nom et logo.
    • Ouverture d’un compte bancaire professionnel dédié.
    • Affiliation SACEM pour la gestion des droits d’auteur : indispensable pour percevoir et reverser vos redevances.
    • Déclarations auprès de la CNIL si vous collectez des données personnelles (newsletter, pré-commandes).

  5. Constituer votre équipe opérationnelle
    • A&R (Artists & Repertoire) : repérage et suivi artistique, scouting de nouveaux talents.
    • Label manager : coordination globale, gestion des plannings de sorties, relation éditeurs/distributeurs.
    • Attaché·e de presse / RP et community manager : visibilité médias et animation des réseaux.
    • Responsable distribution : négociation avec agrégateurs numériques et distributeurs physiques.
    • Comptable et juriste : tenue de comptes, contrats de cession de droits, facturation, déclarations fiscales et sociales.

  6. Financer votre label
    • Apports personnels et prêts bancaires : premiers fonds nécessaires au lancement.
    • Aides et subventions : CNC (aide au développement de la filière musicale), régions, SPEDIDAM, ADAMI, SACEM (Fonds d’aide à la création).
    • Crowdfunding : plate-formes comme KissKissBankBank ou Ulule pour financer un projet de sortie physique ou un clip.
    • Partenariats et mécénat : marques, restaurants, lieux culturels peuvent sponsoriser vos compilations ou événements.

  7. Organiser la production et la distribution
    • Production : sélection de studios, ingé-son, mastering, pressage vinyle/CD ou duplication.
    • Distribution numérique : contrat avec un agrégateur (Believe, The Orchard, Ditto, iMusician) pour diffuser sur Spotify, Apple Music, Deezer.
    • Distribution physique : négocier avec distributeurs (PIAS, Inouïe Distribution) pour présence en disquaires et points de vente spécialisés.
    • Logistique : gestion des stocks, expéditions e-commerce, relations avec les diffuseurs et distributeurs.

  8. Gérer les droits et les contrats d’artistes
    • Contrat de licence ou d’édition : définir l’étendue des droits cédés (territoire, durée, supports) et la répartition des revenus.
    • Droits voisins : déclarer les interprètes auprès de la SDRM/ADAMI pour la perception des droits de diffusion.
    • Clauses clés : avances, rétrocessions, garanties, contrôle de l’exploitation, autonomie artistique.
    • Suivi des royalties : mise en place d’un reporting transparent et de calendriers de paiements.

  9. Mettre en place une stratégie de promotion
    • Plan média : partenariats blogs, webzines, radios, playlists, webinaires, interviews.
    • Campagne digitale : teasers vidéo, ads Facebook/Instagram, campagnes de mailing.
    • Relations professionnelles : showroom chez un disquaire, showcase privé pour programmateurs et DJ, présence sur les salons professionnels (Midem, MaMa).
    • Événements label showcase : organiser des concerts ou soirées thématiques pour présenter vos artistes.

  10. Assurer le suivi administratif et financier
    • Comptabilité rigoureuse : facturation, suivi des dépenses et des recettes, TVA, bilans annuels.
    • Reporting interne : tableaux de bord (Ventes par titre, performances streaming, revenus par artiste).
    • Audits et contrôles : conformité RGPD, vérification des paiements de droits, conformité fiscale.
    • Évolution et diversification : ouverture à la synchronisation (pub, ciné, jeux vidéo), co-production internationale, création d’un département publishing.

Conclusion
Créer son label de musique en France exige autant d’organisation et de rigueur que de passion pour la musique. En définissant clairement votre projet, en choisissant la structure juridique adaptée, en sécurisant vos financements et en assemblant une équipe polyvalente, vous pourrez valoriser vos choix artistiques et développer une offre cohérente sur le long terme. Le succès d’un label repose sur la qualité des relations entretenues avec les artistes, les distributeurs, les médias et, bien sûr, le public. Avec une vision stratégique et un suivi rigoureux, votre label peut devenir une plateforme de référence dans l’écosystème musical français.

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