Qu’est-ce qu’une topline et le “yaourt” en musique ?
Qu’est-ce qu’une topline et le “yaourt” en musique ?
Introduction
Dans la création d’un morceau, deux notions reviennent souvent : la “topline” – mélodie et paroles portées sur un beat ou une base instrumentale – et le “yaourt”, ce chant en syllabes ou mots inventés, outil de recherche mélodique. Comprendre ces deux étapes aide à structurer un workflow efficace, à enrichir votre production et à clarifier les droits d’auteur.
La topline
1.1 Définition
• Mélodie vocale principale d’un titre (hook, refrain, couplets).
• Texte (lyrics) et phrasé qui s’ajoutent à une instrumentalisation déjà existante.
1.2 Rôle artistique
• Rend le morceau mémorable : le “hook” accroche l’auditeur.
• Porte le message, l’émotion et l’identité de l’artiste.
1.3 Processus de création
• Ecouter la maquette (beat, sample, progression d’accords).
• Imprégner le rythme et l’ambiance sonore.
• Esquisser d’abord des contours mélodiques en “yaourt” (voir section 2).
• Transposer ces contours en phrases lyriques cohérentes avec le style (pop, rap, r’n’b…).
• Ajuster rimes, métrique et prosodie pour coller au groove.
1.4 Droits et rémunération
• La topline est protégeable en tant qu’œuvre musicale (mélodie + texte).
• Partage de splits : l’auteur de la topline réclame un pourcentage des droits d’auteur (Sacem, etc.).
• Important de formaliser un contrat de co-écriture avant diffusion.
Le “yaourt” (scat, vocalise de travail)
2.1 Définition
• Chant improvisé en syllabes (la-la, do-mi, etc.) ou mots sans sens.
• Utilisé pour fixer une mélodie sans être encombré par le sens des paroles.
2.2 Origines et usages
• Jazz scat : exercices de virtuosité vocale (Ella Fitzgerald).
• Pop/électro/rap : maquette vocale en stades de préproduction, avant écriture définitive.
2.3 Méthodologie
• Enregistrer plusieurs passes de vocalise libre sur la maquette.
• Choisir la ligne la plus accrocheuse, la répéter.
• Noter intervalles et rythmes pour traduire ensuite en paroles réelles.
2.4 Avantages et limites
Avantages
• Liberté créative, exploration de registres et d’ornements (glissandi, trilles).
• Gains de temps : on travaille la mélodie avant de se cogner à la rédaction des lyrics.
Limites
• Risque d’accroche trop abstraite, manque de sémantique si on s’y cantonne.
• Nécessité de retravailler fortement pour passer du “yaourt” à un texte cohérent.
Topline et yaourt : complémentarité
• Le yaourt sert de fusée de lancement à la topline : on invente d’abord la mélodie, puis on la sculpte.
• En production collaborative, beatmaker et topliner définissent d’abord la structure rythmique, le chanteur place ses premières idées en yaourt, puis un parolier affine ou remplace.
• Le workflow idéal combine phases d’improvisation libre (yaourt) et sessions dédiées à l’écriture de paroles et à la prosodie.Conseils pratiques
4.1 Pour une topline forte
• Identifier immédiatement le “hook” : une courte phrase mélodique qui revient plusieurs fois.
• Varier les intensités (réf./couplet/refrain) pour créer du contraste.
• Travailler la justesse, l’intonation et les respirations : tout doit servir la groove.
4.2 Pour exploiter le yaourt efficacement
• Ne pas hésiter à répéter et enregistrer plusieurs passes avant de choisir la meilleure.
• Utiliser un mémo vocal sur smartphone pour capturer l’idée dès qu’elle surgit.
• Revenir à froid sur les prises de yaourt pour y déceler des motifs mélodiques qu’on n’entend pas en live.
Conclusion
La topline et le yaourt sont deux étapes indissociables d’un processus de création fluide. Le yaourt vous libère des contraintes du texte et vous permet d’explorer des phrasés, tandis que la topline transforme ces idées en mélodies et paroles structurées, prêtes à devenir des hits. Formalisez toujours vos collaborations (splits de droits) et intégrez ces phases dans votre workflow pour gagner en efficacité et en qualité artistique.